En dépit des potentialités agricoles importantes dont regorge le Burkina Faso, la problématique de la sécurité alimentaire et nutritionnelle demeure une préoccupation quotidienne. Celle-ci est due à l’incapacité pour la population d’accéder à une nourriture variée, en quantité suffisante et en qualité.

Le caractère structurel de l’insécurité alimentaire au Burkina Faso s’explique essentiellement par le faible niveau de maîtrise de l’eau, la dégradation des ressources naturelles, l’insuffisance et les mauvais états des infrastructures de communication, la faiblesse des revenus notamment en milieu rural et la faiblesse de l’éducation nutritionnelle.

Dans un tel contexte, il est indispensable de renforcer la résilience des populations à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, exacerbée par le changement climatique. Les associations partenaires Vision de Jeunes pour le Développement Durable et Kilimanjar’hope, ont été interpellé par les populations locales pour étudier la possibilité de relancer un projet de barrage à usage d’irrigation, engagé puis abandonné il y a une dizaine d’année.

Le projet de barrage à Toemighin

Ce barrage, situé sur le territoire de la commune de Nobere, principalement sur le village de Toemighin province de Zoundweogo, est une retenue d’eau d’environ 370 000 m³ projetée pour subvenir aux besoins en eau d’irrigation des exploitants agricoles de la commune. Une partie de la digue avait été construite, ainsi que le déversoir. L’écoulement de l’eau n’est pour le moment pas empêché.

La terre sur place est fertile et la population locale se consacre presque entièrement à l’agriculture. La finalisation du barrage permettrait de stocker l’eau excédentaire et donc de soutenir la production maraichère, surtout des fruits et des légumes, dont la production actuelle n’égale pas les besoins des populations locales.

Le projet actuel de barrage et d’irrigation bénéficie d’une bonne implication de tous les acteurs :
  • Les populations et agriculteurs sont informés et impliqués dans le projet. Ils connaissent les implications en termes de submersions des terres en amont et du partage des terres irrigables en aval. Plusieurs d’entre eux bénéficient déjà d’un partage d’expérience avec un barrage voisin dans la province du Bazega.
  • Les autorités locales (mairie, chefs coutumiers, chefs religieux) sont pleinement associées à la démarche et s’assureront de l’implication de la population. Leur intégration dans le processus sera une priorité du projet afin de permettre à toutes les forces de la société locale de participer à la finalisation du barrage.
  • Les services déconcentrés de l’Etat sont avertis, ont donné leur accord de principe et sont déjà pleinement investis dans la préfiguration des études.
Le site du barrage
Une partie de la digue déja construite

Où en sommes-nous ?

Les études d’Avant-Projets Détaillés (APD) pour la réhabilitation/reconstruction du barrage de Toémighin et de l’aménagement d’un périmètre irrigué en aval ont été livrées en janvier 2020. Ces études ont été réalisées dans le cadre d’un partenariat avec l’Institut International de l’Eau et de l’Environnement (2IE) de Ouagadougou ; elles démontrent la faisabilité et l’intérêt agronomique de ce barrage.

Les travaux de consolidation, finalisation, irrigation avale… demandent un budget important. Nous sommes donc en phase de recherche de partenaires et financements pour poursuivre la mise en oeuvre du barrage.

Remerciements

Kilimanjar’hope remercie l’ensemble des partenaires qui ont permis que cette étude soit menée à bien :

  • l’institut 2IE de Ouagadougou pour son concours technique, logistique et financier ;
  • la Mairie de Nobéré pour son accompagnement logistique et financier ;
  • l’association Vision de Jeunes pour le Développement Durable pour leur relais indispensable sur le terrain ;
  • les autorités locales et les habitants pour leur accueil et leur disponibilité.
Le étudiants de 2IE prenant des mesures topographiques
Mesures topographiques à Toemighin
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